6 février 2013
Projets

Voyages de Monsieur Froberger

Né à Stuttgart en 1616, Johann Jacob Froberger est engagé en octobre 1637 comme organiste et claveciniste de la cour impériale de Vienne. L’empereur Ferdinand III, féru de musique, compositeur à ses heures, envoie son nouveau musicien à Rome pour qu’il étudie auprès de Girolamo Frescobaldi. C’est près de trois ans qu’il reste dans la ville pontificale.

Très proche de son patron auquel il dédie la copie très soigneuse de ses manuscrits, Froberger semble avoir aussi exercé plusieurs missions diplomatiques. La principale fut le fait qu’il représentait l’Empereur à Bruxelles le 24 février 1650 pour le mariage de Philippe IV d’Espagne avec Marie-Anne d’Autriche, cérémonie qui fut marquée par la création de l’opéra Ulisse all Isola di Circé du compositeur de la cour de Bruxelles, l’italien Gioseffo Zamponi.

Sur le chemin de l’aller, il passe par Dresde, centre important d’Allemagne centrale dont la particularité est que la ville est luthérienne et la cour catholique ! C’est là qu’une compétition musicale l’oppose à Matthias Weckman ; évidemment l’organiste de l’empereur devait en sortir gagnant. Ses séjours n’étaient pas de tout repos. Ainsi, entre Bruxelles et Louvain, il est dévalisé par une troupe de soldats (Lamentation sur ce que j’ai été volé). Le voyage pour Londres est aussi troublé par une attaque de pirates. Et dans la capitale anglaise, il est pris par le spleen britannique (Plainte faite à Londres pour y passer la mélancolie). En 1652, il est à Paris dans l’entourage des luthistes, clavecinistes et musiciens de la cour. Puis c’est le retour vers Vienne en passant par Strasbourg, traversant le Rhin dans une barque incertaine (Allemande faite en passant le Rhin  dans une barque en péril). L’empereur Ferdinand III décède en 1657, laissant tous ces musiciens dans le désarroi.  Lors du remaniement de la chapelle fait à l’occasion de l’accession au trône de Leopold Ier, Froberger reçoit son congé et trouve refuge au service de la duchesse de Würtemberg-Montébéliard. C’est ce voyage diplomatique et musical de Froberger que Clematis illustre ici en proposant pour chaque ville visitée un petit échantillon de ce que Froberger aurait pu y entendre.

Effectif

Contre-ténor (Paulin Bündgen), 2 violons, 2 altos, 2 violes de gambe, théorbe, clavecin.